S'il y a bien une chose que nous, les comédiens, nous n'aimons pas vraiment, c'est bafouiller ! Nous, à Théâtre Sur Cour, ce qu'on aime avant tout, c'est prendre les mots d'un autre, les mâcher longtemps, avec soin et précision (ce que je crois), les faire siens pour les sentir rouler dans notre bouche avec plaisir et gourmandise pour pouvoir régaler les oreilles et les yeux de nos spectateurs.
Alors, quand un auteur - que je prétends connaître un peu pour l'avoir croisé si souvent à feu le festival de Maisons-Laffite - nous propose de le challenger pour nous offrir un texte, il va sans dire que nous ne pouvons résister.
S'approprier les mots d'un autre, les vôtres, pour les transcender sur scène, c'est évidemment un challenge que Théâtre Sur Cour aimerait relever.
Mais Théâtre Sur Cour, ce sont aussi des comédiens, qui savent puiser dans les lourdes valises de leur expérience des mots pour décrire leurs maux et transmettre des é{mot}ions.
La Compagnie
Théâtre sur Cour est une troupe créée en 2008 qui s'appuie sur une solide expérience de ses comédiens (récompensés à de multiples reprises). Chaque spectacle de Théâtre sur Cour naît de la rencontre avec un texte de théâtre, le plus souvent contemporain, sur lequel un petit groupe de comédiens se fédère. Ensuite, Théâtre sur Cour pointe son objectif sur l'humanité qui s'y cache pour en révéler la complexité et la richesse.
La vérité, perçue de prime abord n'est jamais aussi simple qu'il y paraît. Théâtre sur Cour aime à gratter sous la surface, à écailler le vernis pour faire apparaître non plus une mais des réalités. Celles d'hommes et de femmes qui, l'espace d'une pièce, nous témoignent d'un fragment de Vie. Chacun tâche d'y jouer sa partition. Il y a d'abord un travail de maturation des comédiens, ensemble par rapport au texte, par rapport à leur personnage. Ils questionnent, ils se questionnent, ils cherchent cet éclairage particulier, humain et intimiste du texte, une lumière bien souvent crue, sans fioriture et sans artifice. Les acteurs vont chercher au fond d'eux cette parcelle d'homme et de femme d'aujourd'hui. L'incarnation est nécessaire pour permette au texte de s'épanouir.
Ce n'est pas un hasard si Théâtre sur Cour est née d'un Doute (notre premier spectacle). Le doute interroge et met la réalité en perspective. La raison atteint souvent une limite qui fragilise l’homogénéité du bloc des certitudes et fissure sa cohérence. L'émotion peut alors germer. Il reste à la cueillir.
C'est cet instant, cette fragilité toute humaine que Théâtre sur Cour traque sans relâche. Ce moment où le jeu charnel du comédien complète les vides autour de l’intelligence des phrases. Où le jeu fait basculer le sens et ébranle nos certitudes.
Les comédiens, une fois dans l'objectif du spectateur ne doivent plus avoir d'échappatoire.